Il faut avoir le courage de montrer son itinéraire d’artiste, sans rien cacher, ni les erreurs, ni les fausses routes, ni les impasses dont on revient ;
comme on montre les marches triomphales, qui sont si peu nombreuses et de dire fièrement :
“voilà mes chemins, voilà mes impasses, et voilà ma grand-route aujourd’hui.«
(Alexandre Rodtchenko)
RONALD DEVOLDER
FOUILLEUR D’ABÎME
La poussière des temps, hasardeuse et lourde, s’est accumulée sur les pavés des rues vieillies, et la nostalgie a perdu ses couleurs. Passeur de ténèbres, Roland Devolder est un grand « ouvert »… Son trait aigu ose cerner la chose montrée. Il ne part pas à l’aventure, mais s’ouvre à l’étendue, au vide papier, aux troublants espaces de la feuille, comme il s’ouvre et s’offre au dessin, à la sculpture. Inventive et libre, la main dialogue avec le dessinant. Le trait innombrable, acéré comme un scalpel, accomplit souverainement son destin d’être là.